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Bouffées d'oxygène

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24 mars 2013

DU DOMAINE DES MURMURES de C Martinez

En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui» : elle veut faire respecter son voeu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.

Livre de femmes écrit par une femme.Il est important de prendre conscience de la possibilité pour une femme au 21ème siècle, de dire NON, au moyen âge, ce n'était pas concevable, refuser le mariage imposé par son père  ne s'envisager que par une fuite dans la religion...ce qui s'applique aussi aux hommes car le frère d'Esclarmonde refuse la guerre, il consacrera sa vie à Dieu, pas d'autres alternatives que celle-ci! 

L'auteure:" Certes ton époque n'enferme plus si facilement les jeunes filles, mais ne te  croît pas pour autant à l'abri de la folie des hommes" 

La religion est très présente dans cet ouvrage, on y découvre des légendes, des reliques construites de toutes pièces, des mensonges..des rumeurs lancées par une population malsaine en quête perpetuelle de rites religieux rassurants, les méchants ne sont pas toujours ceux que l'on croît!

J'ai très apprécié ce livre bien écrit qui interpelle .

On sent une forte présence de la religion: apaisante, remèdes contre les maux de la vie, les croisades sont l'équivalent de nos prisons de notre temps.

Cet ouvrage nous délivre des messages formidables.

Citations relevées:

"On nous assomme de règles et de fables pour nous tenir en place, alors que le monde est le même au delà du grand calvaire, l'horizon ne cache aucun démon"

 

"Je n'ai trouvé un peu d'espace que dans le vol de mon faucon et dans la prière, la seule route que ce temps m'ait laissé est un chemin intérieurle , j'ai creusé ma foi pour m'évader et cette évasion passe par réclusoir.

 

"Les croisades sont des saignées qui rééquilibrent les humeurs du pays, qu'elles emportent au loin les jeunes chevaliers, les cadets sans terres et sans femmes, dont les tournois ne parviennent pas à calmer les ardeurs, qu'elles éloignent tous ceux qui sèment le trouble dans le comté et n'y respectent pas la paix de Dieu"

"On ne quitte pas un monde sans angoisse ni sans rêve".

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16 mars 2013

Pauline Croze en live dans le studio de «20

16 mars 2013

Véronique Desjardins

Ce que vous aurez délié sur terre : la disparition d'une mère - VÉRONIQUE DESJARDINS

« Ma mère n’a pas été une sainte, elle a connu la terreur de qui s’apprête à franchir le point de non-retour, mais elle est allée jusqu’au bout d’elle-même, de son humanité, de sa vérité. Et je comprends soudain qu’il ne nous est pas demandé d’être plus que nous ne sommes, d’aller plus loin que nous ne pouvons, que chacun, au moment de mourir, est dans sa vérité nue : il rencontre sa limite mais aussi tout son possible... » 

Comment dire oui à la mort d’un être cher ? Au mouvement même de la vie ? Une femme assiste sa mère dans ses derniers instants. Des fenêtres s’ouvrent sur leur passé commun, leur cheminement intérieur. Malgré l’ambivalence de leurs sentiments, toutes deux se fraient un passage vers la réconciliation et l’apaisement.

Sous forme chronologique, l'auteur raconte pas à pas les derniers jours qu'elle a passés auprès de sa mère emportée par un cancer. Puis les heures et les semaines qui ont suivi, celles du deuil à faire et de la reconstruction.

Livre qui se lit facilement, le titre fait référence à l'évangile "Ce que vous aurez délié sur terre sera délié dans les cieux", livre sur les derniers jours avant la mort de sa mère. C'est très émouvant, ce n'est qu'à la fin du livre, soit après la disparition que l'on découvre la personnalité de sa mère.

 

15 mars 2013

Abd al malik camus

L'ENVERS ET L'ENDROIT (Abd Al Malik et A. Camus)

 

L’Envers et l’endroit d’Albert Camus est un des nombreux livres de chevet d’Abd al Malik.

http://www.franceinter.fr/emission-on-n-a-pas-fini-d-en-lire-l-envers-et-l-endroit-d-albert-camus-par-abd-al-malik

10 mars 2013

Mesparrow -The Symphony-

Mesparrow - The Symphony (Live)



Découvert ce matin cette mélodieuse composition.
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10 mars 2013

L'homme et la conscience

TOURNER L'HOMME VERS LA CONSCIENCE

Dans un discours prononcé en 1848 devant l’Assemblée nationale, Victor Hugo affirme que l’homme s’est trop tourné vers les valeurs matérielles et que son esprit doit revenir à la conscience, au beau, au juste et au vrai (extraits) :

« (…) Quel est le grand péril de la situation actuelle ?

L’ignorance. L’ignorance encore plus que la misère. L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. . . . On pourvoit à l’éclairage des villes, on allume tous les soirs, et on fait très bien, des réverbères dans les carrefours, dans les places publiques ; quand donc comprendra-t-on que la nuit peut se faire dans le monde moral et qu’il faut allumer des flambeaux dans les esprits ?

Oui, messieurs, j’y insiste. Un mal moral, un mal profond nous travaille et nous tourmente. Ce mal moral, cela est étrange à dire, n’est autre chose que l’excès des tendances matérielles. . . . la grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.

Il importe, messieurs, de remédier au mal ; il faut redresser pour ainsi dire l’esprit de l’homme ; il faut, et c’est la grande mission, la mission spéciale du ministère de l’instruction publique, il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société. Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?

Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier les maisons d’études où l’on médite, où l’on s’instruit, où l’on se recueille, où l’on apprend quelque chose, où l’on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les ténèbres qu’on le perd. »

10 mars 2013

J'ai pas les mots...

10 mars 2013

Slam

10 mars 2013

LA CONSCIENCE V. HUGO

 

Victor HUGO (1802-1885) 
(Recueil : La légende des siècles)

 

La conscience

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Echevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l'espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frémissant aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans trêve,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s'asseyait, il vit dans les cieux mornes
L'oeil à la même place au fond de l'horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l'aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Etends de ce côté la toile de la tente. »
Et l'on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l'enfant blond,
La fille de ses Fils, douce comme l'aurore ;
Et Caïn répondit : « je vois cet oeil encore ! »
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit « Cet oeil me regarde toujours! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d'elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
Pendant qu'il travaillait, ses frères, dans la plaine,
Chassaient les fils d'Enos et les enfants de Seth ;
Et l'on crevait les yeux à quiconque passait ;
Et, le soir, on lançait des flèches aux étoiles.
Le granit remplaça la tente aux murs de toiles,
On lia chaque bloc avec des noeuds de fer,
Et la ville semblait une ville d'enfer ;
L'ombre des tours faisait la nuit dans les campagnes ;
Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes ;
Sur la porte on grava : « Défense à Dieu d'entrer. »
Quand ils eurent fini de clore et de murer,
On mit l'aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L'oeil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : " Non, il est toujours là. »
Alors il dit: « je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit « C'est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

 

9 mars 2013

Les mains libres Jeanne Benameur

LES MAINS LIBRES de Jeanne Benameur

Les Mains libres

 

Une vieille dame toute seule se lie d'amitié avec un jeune voleur mutique qui campe sous ses fenêtres.  Dès lors qu'ils se rencontrent et se réchauffent l'un à l'autre, il n'y a plus de points de repère qui tiennent. Les livres vont les rassembler, leur rendre la parole et la mémoire.

Une très belle rencontre autour de la lecture,deux personnages que tout oppose,une écriture simple mais touchante.

Quelques phrases relevées dans le roman :

" C'est toujours celui qui se souvient qui vieillit le plus vite."

«Elle n'a jamais fait que garder les distances exactes entre des points.»

" Tant qu'on fait, on a moins peur"

" Si on ne veille pas chaque jour, à l'exacte distance entre chaque chose, on perd sa place."

"Elle ne sait pas. Déjà pour vivre, elle sait si peu"

"Un déménagement est une mise à nu"

"Depuis qu'elle est seule, elle a agrandi l'écart entr'elle et les autres"

" Chaque question, si anodine qu'elle soit, la met en péril."

"Retrouver dans ses mains la fermeté de qui inspecte, trie, emballe ou jette."

"Elle enlève certains objets du salon, elle n'a plus envie que son regard ait affaire à eux chaque jour."

"Etre protégé par le silence des livres"

"Elle est en route dans sa tête.3

"Les arbres ne rêvent pas d'ailleurs. Ils sont. C'est tout."

"Personne ne meurt vraiment. Jamais, tant qu'un vivant imagine, la mort n'est rien."

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